Jacques Prévert est né à Neuilly-sur-Seine dans une
famille modeste. Il a fait son service militaire pendant lequel il rencontre le
peintre Yves Tanguy, qui l’approche au surréalisme. Mais tôt il rompt avec le surréalisme et il
s’engage dans une poésie plus personnelle. Il commence aussi à travailler à des
films publicitaires et il écrit les dialogues de certains films. Ses premiers
recueils de poèmes circulent clandestinement pendant l’Occupation et ils seront
publiés à la fin de la guerre. Le succès est immédiat.
Son œuvre est variée. Il est un poète du quotidien, de la
réalité : il chante l’amour, la beauté de la nature, les oiseaux, la liberté,
l’enfance, la jeunesse et il dénonce le mal, la guerre, la bêtise, les
injustices il met dans ses poèmes des thèmes modernes comme la pollution et le
bruit.
Sa poésie est très accessible, caractérisée par des
répétitions et des jeux de mots.
LES ENFANTS QUI S’AIMENT
Le poème anticipe le sujet dans le titre : l'amour des jeunes et la
relation des amoureux avec la réalité. L'amour entre garçons est en fait plus
léger, sans prétention, transparent. Ils sont éloignés du monde, rien et
personne n'existe plus autour d'eux, parce qu'ils n'appartiennent plus à ce
monde, mais ils s'élèvent, immergés dans la puissance de leurs sentiments.
La
composition est basée sur le contraste entre «les garçons qui s'aiment" et
"les passants" dans leur vie quotidienne banale qui les marquer avec
le doigt car ils les envient et se moquent de leur, mais les enfants qui les
aiment les ignorent.
Le geste du
baiser n'est pas vu par Prévert comme quelque chose de vulgaire ou
malveillants, mais une protestation contre la société bigote et une célébration
de la jeunesse, de la liberté, de l'amour pur, libre de conditionnement social
et brillant comme seulement le premier amour peut être.
LES FEUILLES MORTES
Le premier
thème est l'amour, car le poète se souvient d'une relation qu'il a entretenue
avec une femme qui l'a marqué. Les deux amants s'aimaient à la folie, mais ont
été séparés par le temps ; "Les feuilles mortes" peuvent donc
symboliser la mort de l'amour.
Le deuxième
thème du poème est la nostalgie et le temps qui passe. En effet ici, le poète
parle de la nostalgie d'un amour fini qui n'existe plus aujourd'hui, mais dont le
souvenir continue à le hanter.Le temps qui peut être aussi représenté par
"les feuilles mortes", qui symbolisent la vie et les souvenirs qui se
transforment en tas de feuilles mortes traînée par le vent. Le poète a une
grande nostalgie du passé, en effet il se souvient des moments passés avec sa
femme et les regrette amèrement et malgré le temps qui passe, il n’oubliera pas
et il remerciera pour le bonheur passé ; il ne jettera pas le souvenir de
ce bonheur comme des feuilles mortes.
BARBARA
C’est une poésie
de circonstances et un poème d’amour qui se réfère aux bombardements de la
ville de Brest pendant la seconde guerre mondiale. Le thème dominant est le
souvenir : Barbara, Brest, la pluie se retrouvent liés dans un même souvenir.
Le paysage devient le miroir du bonheur mais aussi du malheur :
Initialement le poète rappelle un rencontre amoureuse sous la pluie, dans la
ville de Brest entre Barbara et un homme qu’elle aimait ; l'auteur
soutient l'amour entre les deux jeunes et cette communion avec les jeunes
amants représente sa visionne de l’amour, présente aussi dans « les enfants qui
s’aiment ».
Mais la
guerre fait irruption dans le bonheur amoureux et le ton change.
Le poète
s’indigne contre la guerre qui détruit l’amour et le poète n’hésite pas à
employer un vocable antipoétique et il dénoncer avec force les horreurs de la
guerre. Il utilise l’image de la pluie qui se transforme dans le poème :
initialement elle représente un phénomène climatique, après elle symbolise les
bombardements.
Au-delà du
drame amoureux, le spectacle des ruines de Brest, désespère le poète, en effet,
la guerre cesse mais elle laisse des cicatrices dans le cœur des hommes.
Le dernier
mot du texte « rien » illustre le triomphe du néant et de la mort.
CET AMOUR
C’est une
poésie passionnée, qui raconte la passion poignante, l'amour, la vie et
présente l’amour dans sa multiplicité contrastée : violente, fragile, tendre,
désespéré, bon, mauvais, heureux, etc. Chez Prévert, l'amour est éblouissement
et comprend tous les aspects des sentiments et du réel.
Le poète
supplie l'amour de rester, il ne le fait pas en son nom propre, mais « pour
tous ceux qui s'aiment Et qui se sont aimés » aucun élément ne permet de situer
la liaison des amants dans le temps ni dans l'espace : le titre est « Cet amour
», mais on ne sait pas entre qui il se déroule et cet aspect confère à son
poème un caractère général.